V - L’activité moto

                L’activité moto est encadrée par les animateurs du centre d’accueil. Ils pratiquent tous les jours cette activité avec des enfants de tous âges et de différents handicaps. De plus, ces personnes connaissent presque tous les enfants.

Le paragraphe qui suit reprend leur projet pédagogique qui met en lumière non seulement la difficulté de l’activité moto mais aussi ses richesses:

"La démarche pédagogique d’une part, et les machines d’autre part qui du fait de leur motorisation n’avantagent ni les petits, ni les gros, ni les forts, ni les faibles, ni les filles, ni les garçons, permettent à tous de réussir. C’est avant tout la capacité à soutenir son attention et la rigueur exigée qui importent tout en restant au niveau des possibilités des petits. Cette activité contribue rapidement à atténuer les phénomènes d’exclusion dus à l’échec scolaire, aux ségrégations sociales ou sexistes entre les enfants. Ce phénomène entraîne une modification du comportement dans la classe par le vécu collectif d’une expérience particulière.

 

Nous utilisons des motos parfaitement adaptées, dont la puissance est réglable à chaque moment de l’activité ce qui facilite les interventions individualisée pour répondre aux besoins de chaque enfant. L’activité est encadrée par deux animateurs spécialisés pour quatre enfants.

Les séances sont courtes et durent une heure mais se reproduisent parfois dans la journée car les enfants donnent beaucoup d’énergie et d’attention.

Ils n’ont pour la plupart jamais fait de moto et l’objectif sur 5 jours est de parvenir à une évolution autonome sur l’ensemble des circuits prévus. Pour cela, nous commençons par des apprentissages systématiques:

          - Motos sur béquilles: il y a d’abord un temps de contact entre l’enfant, sa moto et l’animateur; puis on passe au démarrage du moteur et au fonctionnement des différentes commandes (on accélère, on ralentit, on freine...).

         - Quand tout est intégré, les enfants, l’un après l’autre, effectuent des tours de circuit accompagnés de l’animateur afin de maîtriser suffisamment l’engin.

Cette première partie est assez longue car les enfants ont à traiter une foule d’informations:

                * l’accélération qui donne l’équilibre mais aussi la frayeur, le ralentissement qui rassure mais perturbe l’équilibre, le poids, l’inertie qui oblige à anticiper, le freinage beaucoup plus puissant que celui d’un vélo et de plus en plus inversé; et bien sûr la prise en compte des autres sur un circuit réduit avec l’intégration des consignes de sécurité, tout ceci en prenant confiance et en contrôlant son excitation.  

Au fur et à mesure que les enfants acquièrent une maîtrise suffisante, nous les envoyons sur un deuxième circuit où sont disposés des panneaux STOP afin qu’ils s’entraînent à l’utilisation des freins, des parcours de slaloms pour travailler les trajectoires ainsi que des montées et des descentes. Ce sont pour eux autant d’occasions d’améliorer leur sens de l’équilibre, leur maîtrise de l’espace, de l’engin et de soi-même.

Par exemple, pour le démarrage il faut:  

                * lâcher les freins, tourner un peu la poignée de gaz en se penchant en avant, en levant les pieds pour ensuite les reposer sur les cales pieds, regarder au loin pour anticiper les décisions puis... freiner et donc:

                * inverser le mouvement de rotation de la poignée de gaz, se repousser en arrière en s’appuyant sur les cales pieds, freiner exactement des deux freins simultanément tout en gardant la moto en ligne, et enfin finir sa course là où on l’a décidé. Puis poser les pieds par terre avant d’être déséquilibré.

L’apprentissage de la moto entraîne une succession de gestes mettant en oeuvre les facultés de coordination musculaire/segmentaire/oculaire. Cette activité complète les apports psychomoteurs traditionnels.

Les apprentissages systématiques sont effectués par la majorité des élèves au cours de la première séance à partir de 7 ans. Les plus jeunes mettront plus de temps. Ces techniques de bases sont révisées au début de chaque nouvelle séance. Dès la deuxième séance nous effectuons une promenade dans les bois. Celle-ci est un moment très important de l’activité, elle fait découvrir le parc dans son ensemble, permet d’évoluer dans des conditions variées (cross, prairies, sous bois...) et de mettre en place les règles de comportements dans le groupe (respect et entraide) dont l’acquisition est indispensable à la réalisation du projet initial.

Quatre enfants sur huit ont déjà appris à faire de la petite moto seuls, au cours des quatre précédents séjours. Avec ces derniers, nous pourrons reprendre les acquis et affiner la technique. Pour les autres, ce sera un stage d’initiation.

Chaque matin, nous ferons une petite activité d’assouplissement sous forme de comptine comme nous le faisons en classe. C’est un petit rituel de "mise en route".

Avant le cours proprement dit, nous ferons un peu de marche à pied et quelques tours de vélos afin de s’échauffer.

Sur le plateau d’évolution de l’école, nous ferons quelques séances de vélo avec un circuit à respecter. Nous prendrons un circuit qui ressemblera un peu à celui de Vaugrigneuse.

Par ailleurs, nous parlerons régulièrement du voyage afin de les préparer. Sur le calendrier, nous marquerons les dates du voyage. Nous visionnerons aussi les films des années précédentes et regarderons les albums de photos. Et enfin, nous orienterons au maximum nos ateliers de travail sur le thème du « stage moto à Vaugrigneuse ».